(Boursier.com) — Et de quatre ! Le CAC40 aligne une quatrième semaine de baisse consécutive (-0,80%), à 7.004 points ce vendredi soir. Un repli qui peut toutefois paraître limité dans l'ambiance lourde actuelle. La guerre au Proche-Orient a en effet logiquement pesé sur le moral des intervenants alors que les craintes d'un embrasement de la région semblent grandir chaque jour. Des inquiétudes qui ont provoqué une poussée des cours pétroliers alors que l'attitude de l'Iran est surveillée de très près.
Une escalade plus marquée du conflit au Moyen-Orient pourrait entraîner Israël dans un combat direct avec l'Iran, fournisseur d'armes et d'argent du Hamas, que les États-Unis et l'Union européenne ont désigné comme groupe terroriste. Dans ce scénario, 'Bloomberg Economics' estime que les prix du pétrole pourraient grimper jusqu'à 150 dollars le baril et que la croissance mondiale chuterait à 1,7%, une récession qui enlèverait environ 1.000 milliards de dollars à la production mondiale. "La situation en Israël est horrible, et si elle se transforme en un conflit régional, les coûts humains augmenteront de façon exponentielle, et les coûts financiers dans le monde entier commenceront également à croître très, très rapidement", indique à l'agence Matt Maley, stratège de marché chez Miller Tabak + Co. "En fait, nous sommes surpris que le niveau de complaisance sur le marché boursier reste aussi élevé qu'il le fait actuellement".
Autre sujet d'incertitude, la trajectoire à venir de la politique monétaire de la Réserve fédéral après des données sur l'inflation un peu plus fortes que prévu aux Etats-Unis en septembre. Notons cependant que le marché a bien accueilli les discours de plusieurs membres de la Fed évoquant la manière dont le resserrement des conditions financières dans un contexte de rendements plus élevés pourrait rendre moins critique ou nécessaire une nouvelle hausse des taux de la Banque. Hier, le gouverneur Christopher Waller a expliqué, à son tour, de quelle manière le resserrement des conditions financières allait faire une partie du travail de la Fed, minimisant le besoin de relever encore les taux. Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité d'un statu quo monétaire le 1er novembre, à l'issue de la prochaine réunion, se situe désormais à plus de 92%.
Enfin, la situation en Chine ne semble pas s'arranger. Les données d'inflation, publiées vendredi, ont montré une dynamique des prix atones, ce qui confirme le manque de vigueur de la demande dans la deuxième économie mondiale malgré les multiples, mais petits, plans de relance du gouvernement local.
Du côté positif, JP Morgan Chase, BlackRock, Citigroup et Wells Fargo ont lancé la saison des trimestriels à Wall Street en dévoilant de solides résultats. Tout comme Publicis en France. Euroapi et Sartorius Stedim Biotech ont en revanche été sanctionnés après leur avertissement sur résultats tandis que la publication de LVMH a confirmé un certain retour à la normale dans le secteur du luxe.
Sur le front des devises, l'euro reste proche des 1,05 dollar. Enfin, le Bitcoin évolue autour des 26.750$ sur Coindesk.
LES VALEURS
* Thalès et Dassault Aviation grimpent de respectivement 12,8% et 8,1%. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a lancé le week-end passé la plus grande attaque contre Israël depuis des décennies, déclenchant une riposte sur la bande de Gaza, mais aussi au sud du Liban. Le bilan humain du conflit entre Israël et le groupe militant ne cesse de grimper alors que la guerre se poursuit. Les investisseurs s'inquiètent d'une extension du combat à d'autres pays de la région, dont l'Iran, et des impacts sur les marchés du pétrole.
* Fnac Darty s'adjuge 8,9%. Il faut dire que le distributeur de produits culturels a remporté une importante victoire judiciaire hier en Angleterre. La Cour d'appel de Londres a en effet finalement rendu un jugement en faveur de Fnac Darty dans le cadre du contentieux lié à la cession de Comet Group par Darty en 2012. Fnac Darty devrait ainsi recevoir, d'ici la fin de l'année, la totalité de la somme initialement versée ainsi que le remboursement des frais de procédure engagés et d'intérêts. L'impact sur la trésorerie est estimé à environ +130 millions d'euros. TP ICAP Midcap ('conserver') parle d'une bonne nouvelle dans le contexte actuel. La décision permettra au groupe de gonfler sa trésorerie en fin d'exercice.
* TotalEnergies prend 4,7%, CGG gagne 7,7% et Vallourec avance de 8,9% dans le sillage des cours du brut.
* Publicis bénéficie logiquement de sa belle publication trimestrielle pour remonter de près de 5%. Le groupe dirigé par Arthur Sadoun a une nouvelle fois relevé sa guidance annuelle après avoir réalisé un troisième trimestre meilleur que prévu grâce à la bonne dynamique aux USA mais aussi des activités media et d'Epsilon. "Meilleure offre, meilleur mix, meilleure croissance, meilleure marge et meilleur bilan", résument les analystes de JP Morgan. Citi ('acheter') note que les mises à niveau du consensus ne seront peut-être pas massives, mais les multiples du titre semblent toujours faibles par rapport à d'autres modèles de services ou de conseil. L'entreprise constate une pression sur le travail basé sur des projets et un ralentissement sur les marchés finaux liés à la technologie, mais l'exposition à ces poches est inférieure à celle de ses pairs et ses activités de médias et de création ont été résilientes.
A l'inverse, Euroapi s'effondre de 56% après son gros avertissement sur résultats. Le fabricant de principes actifs pharmaceutiques table désormais sur une croissance annuelle comprise entre +3% et +5%, contre +7% à +8% précédemment. Euroapi explique ce ralentissement par des ventes plus faibles que prévu au quatrième trimestre pour l'activité CDMO ou par des programmes de réduction des stocks chez certains clients pour API Solutions. La marge de Core EBITDA devrait désormais se situer entre 9% et 11%, contre 12,5 % et 13,5% attendu précédemment. Les objectifs en matière d'investissement restent inchangés, et sont compris entre 120 et 130 millions d'euros. Les investisseurs resteront probablement à l'écart au moins jusqu'à la fin de l'examen stratégique de l'entreprise, écrit Morgan Stanley, qui réduit sa cible de 13 à 10,5 euros.
* Orpéa abandonne près de 20% après son point semestriel, marqué par une perte nette creusée à -371 ME. Par ailleurs, pour l'ensemble de 2023, le management estime désormais, sur la base des travaux réalisés à date, que l'Ebitdar devrait se situer dans le bas de la fourchette de 705 ME - 750 ME, rendue publique en juillet dernier. Orpea évoque une augmentation des coûts n'ayant pas été totalement absorbée par des hausses de prix. La société publiera début novembre ses perspectives actualisées de moyen-terme concomitamment à la publication de son chiffre d'affaires du 3e trimestre. La firme a par ailleurs rappelé que dans le cadre de sa restructuration financière, les 3 augmentations de capital à venir conduiront à une dilution massive des actionnaires existants : "elles pourraient conduire à une baisse significative du cours de bourse, la valeur de l'action après opérations pouvant être inférieure à 0,02 euro".
* Sartorius Stedim Biotech décroche de 18,2%, sanctionné après son avertissement sur résultats. Le fabricant de matériel de laboratoire s'attend désormais à enregistrer une baisse de son chiffre d'affaires de près de 19% (-14% hors éléments liés au Covid-19), contre un repli "d'un pourcentage compris entre le bas et le milieu de la fourchette des dizaines". En raison de la baisse des prévisions de volume et des effets du mix produit, la marge d'EBITDA courant devrait désormais être légèrement supérieure à 28%, contre environ 30% visé auparavant et 35% pour l'exercice précédent. Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires consolidé d'environ 2,069 milliards d'euros durant, en déclin de près de 19% à taux de change constant. La direction s'attend à une croissance rentable en 2024 et donnera des indications quantitatives lors de la publication des chiffres de l'année 2023 en janvier 2024. Son ambition à moyen terme jusqu'en 2025 est actuellement à l'étude et une mise à jour sera également fournie en janvier 2024.
Valeo trébuche de 12,3%, plombé par une note d'analyste. Kepler Cheuvreux a dégradé le titre de l'équipementier automobile à 'conserver' tout en ramenant sa cible de 25 à 17 euros. Le marché est désormais assez partagé sur la valeur puisque, selon le consensus 'Bloomberg', 10 analystes sont à l''achat', 10 à 'conserver' et 1 à 'vendre'. L'objectif moyen à douze mois est fixé à 21,76 euros.
* LVMH recule de 9,5% après une publication jugée décevante. Comme anticipé, le numéro un mondial du luxe a vu sa croissance ralentir au troisième trimestre mais le marché espérait un peu mieux de la part d'un acteur qui avait habitué à surperformer au cours des dernières années. Sur les trois mois clos fin septembre, le propriétaire de Dior, Louis Vuitton et Tiffany a enregistré des revenus de 19,96 milliards d'UE, en hausse de 1,1% sur un an, avec une croissance organique de 9%, là où le consensus 'Bloomberg' tablait sur près de 12%. La division phare du groupe, la mode et maroquinerie, a réalisé une croissance interne de 9%, légèrement inférieure aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 11,2%. L'activité Vins et Spiritueux a davantage déçu avec des ventes en repli de 14% sur le trimestre (-2,8% attendu), toujours impactée par un nette dégradation des ventes de cognac qui souffre d'un environnement économique plus difficile aux Etats-Unis, d'une normalisation de la demande post-Covid et d'un niveau de stock encore élevé chez les revendeurs. LVMH n'a pas fourni de prévisions chiffrées pour les mois à venir mais s'est déclaré confiant dans la poursuite de sa croissance.
Author: Rebecca Bryant
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